Cartographier l’action du GIP Haute-Marne, enjeux méthodologiques

Le groupement d’intérêt public (GIP) Haute-Marne est selon la page d’accueil de son site internet “un fonds d’aide à l’investissement dédié au développement économique et à l’aménagement du territoire en Haute-Marne. Son action s’inscrit dans le cadre de l’accompagnement du laboratoire de recherche souterrain de l’ANDRA [Agence nationale des déchets radioactifs] sur la gestion des déchets radioactifs de haute activité et à vie longue […]” (http://www.gip-haute-marne.fr/index.html, consulté le 12 juin 2018). En activité depuis 2000, son rôle principal est de soutenir des projets, que ceux-ci soient présentés par des communes, des entreprises, des associations, etc. Le GIP distribue chaque année 30 millions d’euros, une partie aux communes proches du site de Bure-Saudron et fonction du nombre d’habitant.e.s, la majeure partie partie en sélectionnant parmi les projets déposés. Avec mon collègue cartographe Nicolas Lambert, nous cherchons à cartographier le phénomène – nous comptons faire de même avec le GIP Objectif-Meuse mais les documents disponibles étant différents, les choix à effectuer le seront aussi.

Ce billet présente les sources primaires mobilisées et les choix méthodologiques effectués. Les résultats en eux-même feront l’objet de publications dans un futur proche – en tout cas, on y travaille.

Le site internet du GIP Haute-Marne permet de récupérer à partir de l’année 2012* trois types de comptes rendus : ceux des assemblées générales (AG), ceux des conseils d’administration (CA) et enfin ceux des comités exécutifs (CE). Les comtes rendus des AG n’ont pas d’intérêt pour localiser les aides ; les CA concernent les budgets importants : les CE toutes les autres aides versées. Si les CE sont en grande partie constitués de tableaux, les projets présentés dans les CA sont décrits et le résultat du vote (et les motivations des rares votes contre) est donné – transparence louable que le GIP Objectif-Meuse serait aimable d’imiter**.

Les documents ressemblent à ça :

Comité exécutif du 5 juillet 2012, page 10

Conseil d’administration du 25 mars 2013, page 7. On notera au passage le lien direct de ce financement avec le projet de l’ANDRA.

Le plus souvent, le projet aidé peut être directement affecté à une commune, échelle à laquelle nous avons choisi de cartographier l’impact du GIP dont la mesure où le croisement avec des données de l’INSEE peut fournir des pistes de recherche intéressante. Sur les plus de 2 100 projets soutenus entre 2012 et 2017, l’immense majorité concerne une commune et une seule. Une cinquantaine de projets concernent plusieurs communes et nous avons donc adopté les choix méthodologiques suivants :
– lorsque le bénéficiaire est une communauté de communes sans plus de précision, la somme est affectée à la commune où siège la communauté de communes. Ainsi le montant de l’action 3299 (C.C. Auberive Vingeanne Montsaugeonnais) est affecté à Auberive ;
– lorsque le projet concerne plusieurs communes, la somme totale est divisée en parts égales et répartie entre les communes concernées (cas de l’aménagement de la RD 25 entre Germay et Épizon)

Dernier point méthodologique : contrôler que les communes existent toujours sur le site de l’INSEE et dans les cas de fusion, effectuer les remplacements adéquats.

Bien évidemment, l’ensemble des données mises en forme sera mis à disposition en accès libre dès que nous aurons publié sur le sujet. En guise d’apéritif, deux cartes : la population communale en 2018 dans le département et le total des sommes reçues entre 2012 et 2017 (non inclues les dotations annuelles aux communes situées dans un rayon de 10 km autour du “laboratoire”).

*Ma requête auprès du GIP Haute-Marne pour obtenir les documents pour la période 2000-2011 n’a pour le moment pas obtenu de réponse.
**J’ai à de multiples reprises demandés s’il était possible d’obtenir ces documents, sans succès.

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